Enfants et jeunes

Encore trop de talents gâchés à Bruxelles

Aujourd'hui, nous gâchons trop le talent de nos enfants et de nos jeunes bruxellois. Tout commence dans nos crèches et nos écoles néerlandophones.

  • Tous les parents ne trouvent pas une place en crèche : à Bruxelles, il y a actuellement 49 places disponibles pour 100 enfants de 0 à 3 ans. Et ces capacités sont inégalement réparties dans la région.
  • En 2023, il y avait 250 places de crèche de moins qu'en 2019.
  • Il est devenu compliqué de trouver un enseignant pour chaque classe. En effet, certaines écoles bruxelloises ont déjà dû fermer une classe parce qu'il était tout simplement impossible de trouver des enseignants. D'autres villes suivront. Dans de nombreuses écoles, les personnes qui donnent cours n’ont pas suivi une formation d'enseignant.
  • 1 jeune de 15 ans sur 5 n'atteint pas le niveau nécessaire pour fonctionner de manière autonome dans notre société.
  • Beaucoup de nos jeunes ont un niveau de néerlandais insuffisant, même après avoir obtenu leur diplôme. Cette situation entraîne à son tour des déficits d'apprentissage, et plus ce déficit est important, plus le risque de se retrouver sans diplôme est élevé.
  • 1 jeune bruxellois sur 5 quitte l'enseignement sans qualification ni diplôme.
  • 4 enseignants débutants sur 10 démissionnent dans les 5 ans.
  • 85 % des enseignants de l'enseignement néerlandophone de Bruxelles habitent en Flandre. Ils doivent souvent faire de longs trajets pour se rendre à leur école. Et ils quittent l'enseignement bruxellois une fois que se présente l’occasion d’enseigner plus près de chez eux.
  • La diversité des équipes enseignantes est également un problème. De plus, il y a encore trop peu de Bruxellois·es devant la classe.
  • Trop de jeunes ne se sentent pas bien dans leur peau. Selon des études, un mineur sur cinq est aux prises avec des problèmes psychologiques. Ils n'ont toujours pas suffisamment accès à l'aide psychologique ou sont confrontés à des listes d'attente.
  • 4 enseignants sur 10 voient plus de boîtes à tartines vides à l'école aujourd'hui qu'il y a 5 ans (chiffres flamands). Plus de la moitié d'entre eux voient plus de boîtes à tartines avec des aliments qui ne sont pas sains.
  • La facture scolaire varie énormément d'une école à l'autre, même pour une même orientation.
  • L'offre extrascolaire n'est pas la même dans toutes les écoles et les prix varient également d'une école à l'autre. Sans oublier le chaos des différents rythmes scolaires.

Quelles conséquences ?

Pas de places en crèche, baisse de la qualité de l’enseignement, déficit linguistique et boites à tartines vides.

  • Un tiers des parents de Bruxelles ne trouvent pas de place en crèche ou à l’école. Tout ceci est source de stress.
  • Les puéricultrices démissionnent en raison d’une charge de travail élevée, des crèches ferment et les parents se retrouvent démunis. Les listes d’attente dans les crèches ne font que s’allonger et les parents sont souvent contraints de rester à la maison pour s’occuper de leurs enfants. Et ça ne fait pas que rogner sur leur pouvoir d’achat, ça mine notre État social.
  • Les écoles ont de plus en plus de mal à trouver des enseignants. De plus en plus souvent, les personnes qui donnent cours n’ont pas suivi de formation d’enseignant. L’école se voit contrainte de fusionner des classes ou d’en supprimer faute de professeurs.
  • Dans le secondaire, les élèves ont plusieurs heures de fourche par semaine en raison de la pénurie d’enseignants.
  • Le niveau de l’enseignement recule. Rien de plus logique vu qu’il n’y a pas de prof.
  • Le fait que les élèves parlent des langues différentes est sans aucun doute un atout, à condition cependant que nous arrivions à leur enseigner un néerlandais correct. Avoir des bases solides est essentiel, et la langue est à la base de tout. Une maîtrise insuffisante du néerlandais nuit à l’apprentissage dans toutes les autres matières.
  • Avec la baisse de la qualité de l'enseignement et la pénurie d'enseignants, le déficit linguistique se traduit souvent par un déficit d'apprentissage. Trop de jeunes sont en décrochage, ne trouvent pas de travail et vivent dans la précarité. Un cercle vicieux dont de nombreux jeunes ont du mal à se sortir.
  • Parce qu’il est difficile d’apprendre quand on se sent mal dans sa peau. Les jeunes demandent à juste titre que l'on accorde plus d'attention au bien-être psychologique, y compris à l'école.
  • Certaines formations professionnelles sont très coûteuses car elles nécessitent du matériel ou des tenues spécifiques. Pour certains élèves, cela signifie qu'ils doivent choisir leurs études en fonction de leurs moyens et non de leurs talents.
  • Tous les enfants bruxellois ne peuvent pas profiter d'une offre extrascolaire diverse et accessible. Des opportunités sont ainsi perdues alors qu'une offre de loisirs de qualité est un levier important de développement et d'épanouissement.

Les propositions de Vooruit.brussels

Plus de places dans les écoles et crèches néerlandophones

  • Les six premières années de la vie sont cruciales pour le développement de nos enfants. C'est pourquoi nous voulons investir et réformer nos crèches, afin de donner à chaque enfant le meilleur départ possible dans la vie. Nous voulons investir dans des crèches de qualité et abordables, avec 1 accompagnatrice pour 5 enfants et 130 jours gratuits pour chaque enfant. Le nombre de places dans les écoles néerlandophones doit également augmenter en renforçant l'offre et la coopération avec la communauté francophone.

 

Un enseignant fort pour chaque classe

  • Les enseignants qui choisissent Bruxelles doivent être récompensés. Nous voulons créer plus d'espace pour les enseignants bruxellois en faisant appel à des assistants pédagogiques pour alléger leurs tâches. Par un soutien accru et une formation des enseignants adaptée à la métropole. Les enseignants débutants bénéficieront d'un soutien supplémentaire. Parce qu'un enseignement solide commence par un enseignant solide.

 

Un repas sain et gratuit à l’école pour tous les enfants en primaire

  • Impossible d’apprendre avec le ventre vide. De jeunes Bruxellois viennent pourtant en classe sans avoir à manger. C’est inacceptable... Nous voulons instaurer un repas sain et gratuit à l’école pour tous les enfants de primaire. Tous les jours. Dans les écoles de la Ville de Bruxelles, nous avons prouvé que c'était possible, il appartient maintenant à la Flandre de suivre l’exemple dans chaque école.

 

Le néerlandais comme lien dans une ville multilingue

  • Dans un melting-pot comme Bruxelles, le multilinguisme est un atout. À une condition : que les enfants aient une connaissance de base suffisante du néerlandais. Ceux qui ne maîtrisent pas encore suffisamment le néerlandais doivent avoir davantage d'occasions de le pratiquer, même après l'école. Car les déficits linguistiques sont encore trop souvent à l'origine de difficultés d'apprentissage. Nous voulons un soutien linguistique supplémentaire dans les crèches et les écoles Nous nous concentrerons sur les écoles qui proposent également des activités en dehors des heures de classe. Grâce au sport, au théâtre et à l'art, les enfants peuvent découvrir leurs talents et pratiquer le néerlandais en s’amusant. Les mouvements de jeunesse et les activités dans les plaines de jeux ont également un rôle crucial pour la suite des études.
  • Nous soutenons que dans l'enseignement néerlandophone et francophone à Bruxelles, l'autre langue nationale devrait être enseignée de manière obligatoire et intensive dès le plus jeune âge. Comment justifier que des élèves de l’enseignement francophone bruxellois qui n’ont suivi aucun cours de néerlandais durant leur scolarité reçoivent de coûteux chèques-langues une fois arrivés sur le marché de l’emploi ? Nous encourageons l'échange d'enseignants entre les écoles néerlandophones et francophones.

 

Vivre une jeunesse insouciante

  • Les jeunes doivent pouvoir trouver des soins psychologiques abordables et accessibles. C'est pourquoi nous voulons investir davantage dans l'aide à la jeunesse. Nous avons mis en place un point de contact accessible à Bruxelles pour les questions relatives à l'aide à la jeunesse, afin que les jeunes et leurs parents ne doivent pas chercher indéfiniment l'aide dont ils ont besoin. Nous développons les « Écoles élargies » (Brede Scholen) avec les partenaires locaux de l'aide sociale. De cette manière, nous nous concentrerons sur la prévention et renforcerons l'environnement d'apprentissage et de vie des enfants et de leurs parents. L'élimination des listes d'attente dans les services d'aide à la jeunesse reste une priorité. Chaque enfant doit recevoir à temps l'aide dont il a besoin.

 

Étendre le maximum à facturer à l'enseignement secondaire

  • Le choix de l'école ou des études ne doit pas dépendre du portefeuille des parents. Les frais de scolarité sont beaucoup trop élevés dans l'enseignement secondaire. Pour un même programme d'études, les frais de scolarité peuvent varier de 500 euros par an. Ces différences doivent être éliminées. Les livres et le matériel pédagogique nécessaires pour atteindre les objectifs finaux doivent être fournis par l'école. Le gouvernement flamand devrait donc apporter des moyens de fonctionnement supplémentaires. Grâce aux socialistes, ce maximum à facturer existe depuis un certain temps dans l'enseignement primaire. Il est maintenant grand temps d'instaurer un maximum à facturer dans l'enseignement secondaire également. Les enfants ne peuvent pas être les victimes des inégalités. Assurer l’égalité des chances pour les enfants est une tâche essentielle d'un État social fort.

 

Des activités de loisirs extrascolaires de qualité et abordables

  • Nous nous engageons à offrir un accueil extrascolaire de qualité et abordable en investissant dans une offre accessible par le biais d'organisations de loisirs solides, alignées sur le fonctionnement de l'École élargie. Cela nécessitera de mobiliser un personnel suffisant et qualifié. Ce faisant, nous voulons élaborer une politique tarifaire unique, transparente et liée aux revenus, en accordant une attention particulière aux familles monoparentales. Nous voulons investir également dans des bâtiments attrayants, multifonctionnels et durables qui sont également accessibles en dehors des heures de classe.

 

Harmoniser les calendriers scolaires

  • Le fait qu'il y ait actuellement deux calendriers scolaires à Bruxelles est une absurdité et crée des problèmes d'organisation pour les familles, les organisations de jeunesse et les entreprises. Nous voulons un seul calendrier pour toutes les écoles avec une meilleure répartition des congés, comme c'est déjà le cas aujourd'hui dans la Communauté française. C'est non seulement beaucoup plus logique, mais cela permet également de lutter contre les pertes d'apprentissage des enfants qui, autrement, passeraient beaucoup de temps à la maison. Il est donc essentiel de donner à chaque enfant des chances équitables.